Notre lettre 1072ter publiée le 29 juillet 2024

Cérémonie d'ouverture des

Jeux Olympiques de Paris profanatoire:

le silence assourdissant de Mgr Marsset

Mais qui a voulu transformer la cérémonie d’ouverture des jeux en gay pride ?


La cérémonie d'ouverture des jeux a choqué de nombreux français et étrangers par ses outrances anti-chrétiennes et LGBT : en Mondovision, la France a déclaré son suicide, représentant la Cène sous la forme d'une tablée de drag queens, Marie-Antoinette décapitée chantant ça ira, et même un cavalier mécanique blanc sur la Seine fort ressemblant au cheval pâle de l'Apocalypse – « celui qui le montait s'appelait la Mort, et le séjour des morts le suivait. Il leur fut donné pouvoir sur le quart de la terre, pour tuer par l'épée, par la faim, par la mort et par les bêtes de la terre ». 

Le Pape François, qui avait adressé un message à Mgr Ulrich le 27 juin dernier au sujet des JO, voit son texte complètement démenti par les organisateurs de la cérémonie d'ouverture et ceux qui ont validé leur projet – et tentent, eux aussi, de se faire oublier  : « Je forme le vœu que l'organisation de ces Jeux soit pour tout le peuple de France une belle occasion de concorde fraternelle, permettant, au-delà des différences et des oppositions, de renforcer l'unité de la Nation […] les Jeux Olympiques […] peuvent donc être un lieu exceptionnel de rencontre entre les peuples, même les plus hostiles […] Les Jeux Olympiques sont, par nature porteurs de paix, et non de guerre ». 

Alors que les bruits de bottes autour d'une troisième guerre mondiale se font de plus en plus pressants, le cheval pâle était un signe annonciateur voulu ou non dont les Français se seraient bien passés. Comme certains d'entre eux ont constaté ce dimanche, en regardant la parade fluviale de la flotte russe à Saint-Pétersbourg, qu'on peut faire défiler des bateaux sur un fleuve sans piétiner la Chrétienté et le bon sens. 

Mais curieusement, la CEF – qui représente les évêques de France, n'a réagi qu'à retardement et fort mollement, trois pauvres lignes sur 38 pour condamner, tout de même, « des scènes de dérision et de moquerie blasphématoire envers Notre Seigneur Jésus-Christ ». Et la Croix n'a trouvé à dire sur ce scandale public que « certains milieux chrétiens ont été choqués ou blessés ». C'est que la CEF est bien embêtée, et plusieurs de ses membres cherchent à se faire quelque peu oublier – tandis que d'autres évêques, heureusement, sauvent l'honneur, en appelant leurs prêtres et leurs fidèles à prier et à célébrer des messes de réparation, notamment Mgr Rey à Bayonne, Mgr Aillet à Bayonne, Mgr Brouwet à Nîmes... 

Mais quand le porte-parole de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, des évêques du monde entier, l'Eglise orthodoxe russe – qui a brocardé un « suicide historique et culturel dans l'une des capitales chrétiennes de la civilisation européenne », le premier-ministre hongrois depuis la Transylvanie roumaine, qui a qualifié ladite cérémonie de « vide occidental », les dirigeants de divers pays moyen-orientaux – où ladite cérémonie a été censurée, ou coupée dans ses parties les plus obscènes lors de la retransmission, et même Jean-Luc Mélenchon (!) condamnent les blasphèmes de la cérémonie d'ouverture, la réaction de la CEF paraît quelque peu faiblarde, à l'image du sel qui a perdu sa saveur, et qui n'est bon qu'à être jeté hors de la maison, foulé aux pieds par les hommes. Et pour cause. 



Deux évêques pour les JO, dont Mgr Marsset dans les starting-blocks depuis 2020

Peu de catholiques le savent, mais l'Eglise de France avait tenu à préparer les jeux Olympiques à sa façon avec non pas un, mais deux évêques responsables – Mgr Gobilliard, à l'époque auxiliaire à Lyon, avait été nommé en septembre 2022 encore délégué du Saint-Siège pour les jeux Olympiques et l'est resté après sa nomination à Digne, qui ne doit être guère prenante. 

Et le projet « JO Paris 2024 & Eglise catholique avait été initié en 2020 » comme le rappelle le site de l'Eglise catholique de France, « autour de Mgr Marsset », auxiliaire de Paris qui s'ennuyait visiblement après avoir débarqué le regretté abbé Gordien, pourvoyeur de vocations au séminaire de Paris – qui se sont sensiblement taries, « François Morinière (ancien dirigeant du journal l'Equipe) et Arnaud Bouthéon (co-fondateur du congrés Mission) ». 

Mgr Gobilliard est courageusement monté au front dans la Croix du 28 juillet dernier, même s'il apparaît pied et poings liés par le respect humain, ce refus de défendre les vérités de la Foi et du magistère par peur de la désapprobation des frères, des anticléricaux, du monde médiatique : 

« il est bien sûr légitime pour un metteur en scène d'exprimer ses idées, ses idéologies, ses combats dans des spectacles […] mais ici les Jeux Olympiques […] s'inscrivent dans un cadre très précis, puisque la Charte Olympique demande explicitement que ne soit pas exprimée d'opinion politique, idéologique ou religieuse. Le droit au blasphème [sic] n'avait donc pas vraiment sa place dans cette cérémonie, censée surtout faire prévaloir l'esprit d'unité, de fraternité, de rassemblement, de paix. Quoiqu'on en dise, la polémique née dans le sillage de cette parodie n'aura pas servi cette finalité de paix ». 

Mais Mgr Marsset a du se perdre en route. 


Les Holy Games : du vide, qui n'intéresse pour ainsi dire personne

Comme le rappelait Riposte Catholique le 22 janvier 2024, rebondissant sur la très vide prière du diocèse de Metz pour les Jeux Olympiques, les deux évêques en charge des JO et leurs compères, réunis autout d'un projet finalement baptisé Holy Games, ont « entre 2020 et 2022 rencontré tous les acteurs institutionnels de Paris 2024 : le COJO, la SOLIDEO et le préfet Michel Cadot ». Visiblement ils ont oublié de leur rappeler que les chrétiens devaient être respectés, et que des millions d'entre eux suivraient leurs athlètes et donc la cérémonie d'ouverture à la télévision ou sur place. 

Et c'est ainsi que les services de communication des diocèses franciliens ont brainstormé, cherché, recyclé les tableaux de liège des années 1970 et les vieux Pierres Vivantes, pour pondre des fiches en quadrichromie « saint Paul coach sportif », qui va « plus haut, plus vite, plus fort, ensemble ». C'est le résultat de quatre ans de travail. Ou encore orner de saris orangés une chapelle du Sacré-Coeur de Montmartre, juste sous un Christ en gloire – et en mosaïques qui « contemple, désemparé, ce qu'est devenue l'Eglise de France depuis qu'elle a conçu, construit et consacré la basilique du Sacré-Coeur ». 



Si le Figaro le 16 juillet dernier avait fait gentiment la publicité des Holy Games, avec « temps de prière, maraudes, concerts, tournois entre bénévoles » dans les « 37 paroisses Holy Games d'Ile de France et la chapelle Notre-Dame des Sportifs », le Canard Enchaîné du 24 juillet relève que « pour ces Holy Games, la pente est rude. ''On attendait 1200 jeunes par semaine ; pour l'instant, on en est à 200 '', avoue l'un des responsables ». 

Inutile de demander à Mgr Marsset et ses compères combien de moyens du denier du culte des fidèles franciliens ont été détournés à ces initiatives, et pour quel résultat final. Ils crieraient à l'absence de fair-play sportif...d'autant qu'il n'y a pas de contrôle anti-dopage dans l'Eglise de France. Cela dit, vu la sociologie de l'Ile-de-France, il aurait été plus inspiré de faire faire un clip de rap, pour qu'il soit déposé au pavillon des poids et mesures de Sèvres, comme étalon du vide. 



Quand Mgr Marsset se fait mousser

En revanche Mgr Marsset n'a pas oublié de se faire connaître et améliorer son carnet d'adresses – des objectifs de politicien plutôt que de pasteur. Le 25 janvier 2024, les Bernardins, le centre Sèvres et l'institut catholique organisent un colloque intitulé « Sport et théologie »... de deux heures trente seulement, ce qui devait déjà être difficile à tenir, même dans le cadre prestigieux des Bernardins. 

Le 17 janvier, Riposte Catholique en donne le programme, et c'est Mgr Marsset qui ouvre le bal, avec une introduction, suivie de trois courtes conférences, « Les métaphores sportives chez saint Paul », par le jésuite Jean-Noël Aletti, « l'âme du sport et le sport de l'âme » par le père René Pichon, du diocèse de Chambéry, puis enfin « pratique sportive et quête spirituelle », par le diacre et ex-judoka de haut niveau Jason Nioka, auquel il n'aura pas fallu faire traverser la France puisqu'il vient du diocèse de Meaux. Mais joie du Transilien, il aura peut-être mis autant de temps pour aller de la Seine-et-Marne aux Bernardins que le curé savoyard pour monter à la capitale...

Deux autres colloques – des soirées en réalité, suivent. Le 29 février, au Centre Sèvres, il n'y a plus d'introduction pour Sport et Handicap, mais la soirée est toujours « présidée par Mgr Marsset ». Sur les trois intervenants, un enseignant du centre Sèvres par ailleurs prêtre au Havre, diocèse fort connu pour ses nombreuses vocations – un seul séminariste en première année en 2023-24 après des années de disette, un docteur en théologie morale prêté par l'ICP et une théologienne de Fribourg. 

Et enfin le 4 avril à l'ICP, nouvelle et dernière soirée, intitulée « Sport et communion ». Cette fois Mgr Marsset donne carrément une conférence, suivi d'une autre théologienne de Fribourg et d'une religieuse bretonne, directrice du département de théologie morale et spirituelle à l'ICP. 

Inutile, évidemment, de savoir si ces événements ont eu du succès – comme souvent, la majeure partie du public sont des étudiants ou des ecclésiastiques en étude dans les trois structures concernées. Le denier du culte a une fois de plus payé un événement qui illustre à merveille l'entre-soi de l'Eglise de France – aucune personnalité extérieure, sportive, handicapée, ou tout simplement civile, n'a été invitée dans ces aéropages de « sachants », qui savent tout sur tout, mais sont visiblement incapables d'organiser un colloque plein, au moins sur une journée. 

Si Mgr Marsset sait commment se faire connaître, son silence depuis la cérémonie d'ouverture est assourdissant. Il a passé quatre ans à rencontrer les responsables des JO, dépenser l'argent du denier du culte pour faire trois soirées en guise de colloque avec ses amis, adopter des fiches couleur d'une vacuité abyssales, jeter des voiles oranges dans des chapelles, créér des « paroisses Holy Games » désertées et ne pas réinventer l'aumônerie du sport que bien d'autres savaient assurer avant lui. Bien manger, trois petits points. 

Mais pour la Cène en délire LGBT, la justification violente des crimes révolutionnaires – et du génocide vendéen, et autres drag queen en délire sur les bâteaux, sous la pluie, il n'a pas un mot. Pour les chrétiens de Paris et du monde entier dont la Foi a été piétinée à coups de millions d'euros – 150 au bas mot – pas un mot. Pour Paris, une fois de plus brisée, martyrisée, humiliée, et pas près d'être libérée (en 2027?), pas un mot. 

Mgr Marsset se verrait bien évêque constitutionnel, adoubé par les puissants, menant ses prêtres fidèles à l'échaufaud. Alors, pas un mot. 

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