Paix liturgique

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contact@veilleurs-paris.fr

Paix liturgique : Pouvez-vous nous présenter cette initiative des veilleurs ?

Christian Marquant : Elle est née le 17 juillet 2021, le lendemain de la promulgation du motu proprio Traditionis custodes, qui entendait mettre fin au retour à la paix liturgique au sein de l’Église romaine de rite latin telle qu’elle avait été en partie restaurée par la sage décision du pape Benoît XVI, qui avait publié le 7 juillet 2007 son magnifique motu proprio Summorum Pontificum qui restera dans l’histoire de l’Église comme un grand moment d’intelligence et de charité.

Paix liturgique : Comment cela ?

Christian Marquant : Summorum Pontificum marque une volonté de retour à la paix liturgique. Lorsque l’on revient sur les événements concernant la liturgie depuis le Concile, on voit souvent avec consternation comment les autorités ont attisé les conflits, comme si elles cherchaient à provoquer des ruptures, des « schismes », alors que c’est elles qui se distançaient de la tradition. Avec les décisions du pape Benoît on a assisté, chose rarissime, à une tentative de régler pacifiquement un problème avant qu’il ne soit trop tard. En assurant que la liturgie « extraordinaire » était légitime et en confirmant qu’elle avait droit de Cité, le fond de la visée du pape était de remettre dans les rails la liturgie « ordinaire ».

Paix liturgique : Et contre le retour à la guerre liturgique par Traditionis custodes que sont nés les veilleurs ?

Christian Marquant : Tout à fait ; il ne s’agissait pas de « manifester notre colère » comme on pourrait le faire dans le cadre de la vie de la démocratie d’aujourd’hui, mais de témoigner dans l’Église du Christ, par et dans la prière, notre regret que soit mise à mal la paix liturgique et de prier pour un retour à la charité.

Paix liturgique : Comment cela s’est-il concrétisé ?

Christian Marquant : Eh bien, tout simplement par la récitation d’un chapelet devant les bureaux de la nonciature à Paris.

Paix liturgique : Étiez-vous nombreux ?

Christian Marquant : Une bonne dizaine… mais cette prière a pris racine et a continué pendant deux années.

Paix liturgique : Pour s’arrêter ?

Christian Marquant : Pas du tout ! Pour évoluer car, dès le mois de septembre 2021 des veilleurs s’étaient installés chaque « midi », ou plutôt entre 13h et 13h30 devant la maison diocésaine de l’archevêché de Paris (10 rue du cloitre Notre-Dame, de fait à l’ombre de la cathédrale), puisque Mgr Aupetit suivi en cela par Mgr Ulrich, avaient décidé d’appliquer à la hache les décisions de Traditionis custodes, en supprimant un nombre conséquent de messes traditionnelles célébrées dans la paix, par des prêtres diocésains et au sein de paroisses dans les secteurs les plus modestes de son diocèse.

Paix liturgique : Car des messes dominicales ont été supprimés ?

Christian Marquant : Bien sûr ! Pas moins de 6 messes en semaine et 3 messes dominicales ont été supprimées et 6 lieux de culte ont été rayés de la carte. Ce qui fait que le diocèse de Paris détient le Record du Monde du nombre de lieu de culte supprimé en application de T.C. ! Dans le détail, ont disparu en semaine la messe du lundi à Sainte-Clotilde (7e), la messe des étudiants du mercredi à Saint-François-Xavier (7e) à laquelle il faut ajouter la messe mensuelle des Scouts et Guides le dimanche après-midi assurées par un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre, la messe du vendredi à la chapelle Notre-Dame de la Visitation (14e), semble-t-il la messe du mercredi à Notre-Dame de l’Assomption de Passy (16e), les messes des mercredi et jeudi à Saint-Georges de La Villette (19e) ; le dimanche la messe du matin à Saint-Georges de La Villette (19e) et la messe du soir à Notre-Dame du Travail (14e).

Paix liturgique : Et depuis vos veilleurs récitent leur chapelet devant les bureaux de l’archevêché de Paris.

Christian Marquant : Tout à fait ; du lundi au vendredi depuis bientôt 150 semaines.

Paix liturgique : Sans interruption ?

Christian Marquant : Sans interruption du 1er janvier au 31 décembre depuis bientôt trois ans.

Paix liturgique : Difficile ?

Christian Marquant : Pas trop en général… Les moments plus difficiles sont lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid, mais aussi pendant la période estivale de juillet et août. Voilà pourquoi j’appelle à l’aide ceux qui nous lisent et qui pourraient assurer au moins une veille au cours de l’été qui commence.

Paix liturgique : Comment pourraient-ils faire ?

Christian Marquant : Ils pourraient envoyer un message à contact@veilleurs-paris.fr afin de se coordonner avec nous.

Paix liturgique : Mais vos veilles provoquent-elles des réactions ?

Christian Marquant : Bien sûr, car à cet endroit et dans ce moment de la journée vont et viennent les personnels de l’archevêché bien sûr mais aussi ceux de la préfecture de police et un grand nombre de touristes hivers comme été.

Paix liturgique : Vous font ils bon accueil.

Christian Marquant : La plupart sont étonnés de voir un ou plusieurs veilleurs réciter leur chapelet dans la rue mais rarissimes sont les critiques et nombreuses les discutions.

Paix liturgique : De quel genre ?

Christian Marquant : Beaucoup de questions : qui sommes-nous ? Où sommes-nous ? Que voulons-nous ?

Paix liturgique : Des discussions ?

Christian Marquant : La plupart de ceux qui parlent avec nous sont des personnes d’aujourd’hui qui ne comprennent pas que l’on nous persécute et qui, même s’ils ne partagent pas nos choix, sont presque toujours favorables à la liberté pour les fidèles.

Paix liturgique : Et certains vous approuvent ?

Christian Marquant : Très souvent. Et il est bien émouvant de voir un asiatique, un africain, une famille d’anglais ou des étudiants polonais affichant leur solidarité avec nous, parfois en participant avec nous à la récitation d’une dizaine de chapelet. Un prêtre, un jour, s’est joint à nous.

Paix liturgique : Allez-vous continuer ?

Christian Marquant : Notre action est priante et symbolique… Et si Dieu veut que nous soyons aidés par des bonnes volontés elle se poursuivra aussi longtemps que la liturgie traditionnelle sera persécutée à Paris et ailleurs. VOILÀ POURQUOI NOUS AVONS BESOIN DE VOUS AU MOINS LORS D'UNE VEILLÉE DE CET ÉTÉ pour vous inscrire envoyez-nous un message à l'adresse contact@veilleurs-paris.fr