Notre lettre 684 publiée le 26 février 2019
PLUS DE 100 MILLIONS DE FIDÈLES CATHOLIQUES DANS LE MONDE SOUHAITENT VIVRE LEUR FOI CATHOLIQUE AU RYTHME DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE - SITUATION DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE DANS LE MONDE A LA FIN DE L’ANNÉE 2018 : LES FIDÈLES
Après avoir constaté que la Messe Traditionnelle était désormais célébrée dans près de 80 pays et démontré que plus de 4500 prêtres catholiques célébraient la messe selon l’usus Antiquor nous abordons dans cette lettre la question du nombre de fidèles catholiques qui, dans le monde , sont attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise. Nous avons demandé à Christian Marquant de nous présenter les résultats de l’enquête qu’il a communiqué lors des journées Summorum Pontificum de Rome le 26 octobre 2018
Q– Nous allons aborder, dans cette troisième partie de notre bilan, la question des fidèles attachés à la messe traditionnelle
Q – Comment avez-vous procédé ?
Q – Vous obtenez ainsi le nombre exact des fidèles pratiquant la forme extraordinaire ?
Q – Les desservants ont–ils conscience de cela ?
Q – Combien cela fait–il pour un pays comme la France ?
Q – C’est ce chiffre que vous corrigeriez ?
Q – C’est assez peu.
Mais l’on ne peut en rester là et c’est pourquoi on ne peut se contenter de ce type de comptage. En effet, dans mon propos précèdent, j’indiquais que le nombre de chapelles où est célébrée la messe traditionnelle est si modeste que nous devons tenir compte non pas seulement des fidèles qui assistent aux messes « extraordinaires » mais aussi de ceux qui le souhaiteraient mais ne peuvent normalement le faire.
Q – Il existe pourtant aujourd’hui des moyens de transport qui rendraient cette participation possible par tous
Q – « Silencieux de l’Eglise » : qu’est–ce à dire ?
Q – Mais alors ces Silencieux ne s’expriment jamais ?
Q – Vous croyez que la chute de la pratique religieuse vient de cela ?
Q – Mais, pardonnez-moi d’insister, comment pouvez–vous mesurer l’importance de fidèles silencieux qui par définition ne s’expriment pas ?
En fait, ce terme de « Silencieux » avait été inventé par Pierre Debray, un homme épatant, un converti et un tribun magnifique, qui avait donné à son mouvement le nom de « Silencieux de l’Église ». Pierre Debray, quant à lui, parlait très fort à la place des autres ! Il avait réuni une « Assemblée des Silencieux de l’Eglise », à Versailles, en novembre 1970, dont le succès eut du faire réfléchir les spécialistes en sociologie religieuse. Mais ceux-ci restèrent longtemps aveugles, malgré tous les signaux qu’ils pouvaient détecter.
- 28 % des catholiques sondés approuvaient la décision de Mgr Lefèvre d’ordonner des prêtres sans mandat romain.
- Et surtout, 48 % des catholiques pratiquants estimaient que « L’Eglise d’aujourd’hui, à force de réforme, était allée trop loin » …
Vous comprendrez que notre désir, tout au contraire, était grand d’essayer d’en savoir plus sur ces « Silencieux » que nous côtoyions souvent et d’essayer de le mesurer au début du troisième millénaire, 35 ans après la fin du concile.
Q – Qu’avez–vous fait ?
C’est donc en 2001 que nous franchîmes le Rubicon – le terme est à peine exagéré, compte tenu des résultats époustouflants que nous avons recueillis, à long terme, un véritable coup d’Etat, ou coup d’Eglise – et que nous engageâmes notre premier sondage en France auprès d’Ipsos. Puis nous avons renouvelé l’expérience en France en 2006 et en 2008, au moment de la venue du Pape Benoit XVI en France, en sollicitant les deux fois les services de CSA.
N’entrons pas ici dans les détails. Ceux–ci sont rapportés dans nos livrets que tous peuvent nous demander. Restons aux résultats. Notons tout d’abord que les résultats des trois sondages sont globalement identiques, ce qui indique une grande stabilité des positions.
Je ne signalerais ici que 3 chiffres parmi les résultats :
- a/ En gros 30% des catholiques pratiquants iraient volontiers à la messe « extraordinaire », si celle–ci était célébrée dans leurs paroisses.
- b/ Les deux tiers des catholiques trouvent normale la cohabitation des deux formes du rite dans leur paroisse.
- c/ Les opposants à cette pluralité liturgique (c’est-à-dire à la reconnaissance du droit de cité à la forme traditionnelle) représentent moins d’un tiers des catholiques), alors qu’ils tiennent encore les rênes des paroisses et des structures du catholicisme français, s’opposant puissamment à des mesures d’apaisement.
Q – Quelle leçon tirez–vous de ces résultats ?
Chiffres qui, si nous les reportons à la méthode de la mesure des fidèles traditionnels par rapport à la pratique constatée, fait que ce ne sont plus 200 000 fidèles qui sont attachés à la messe traditionnelle en France mais au moins 25 % des catholiques de France soit au moins une dizaine de millions de Français ! Ce qui change tout.
Q – Comment en êtes–vous venu à mettre en œuvre des Sondages hors de France ?
Il faut dire que, en dehors de « Messainlatino » bien sûr, l’ensemble de nos amis en Italie cherchaient à nous dissuader, nous affirmant que leur pays n’était pas la France et que les résultats y seraient mauvais voir catastrophiques… Bref, un vrai syndrome de Stockholm !
Nous lançâmes néanmoins une enquête d’opinion en 2009, en partenariat avec nos amis de « Messainlatino », auprès de l’institut Doxa. Je passe les détails … Les résultats furent encore meilleures qu’en France :
- 71 % des italiens « Trouvaient normal la célébration des deux formes du rite dans leurs paroisses » ;
- et plus de 60% des catholiques pratiquants affirmaient souhaitaient assister à la messe traditionnelle DANS LEUR PAROISSE.
Q – C’est alors que vous avez décidé de poursuivre cette campagne ?
Q – Pour quels résultats ?
Par exemple, dans le très sinistré, liturgiquement parlant, Portugal, les résultats furent extraordinaires (30 % des catholiques pratiquants assisteraient volontiers CHAQUE SEMAINE A LA LITURGIE TRADITIONNELLE et 25% de plus au moins une fois par mois…).
Vous pouvez retrouver tous les détails de ces enquêtes dans nos livrets…
Le résultat, au total, le plus spectaculaire est que dans les 10 pays où nous avons effectué des sondages l’on trouve un minimum de 25 % des fidèles qui souhaiteraient vivre leur foi catholique au rythme de la liturgie traditionnelle dans leurs paroisses.
Q – Qu’est–ce que cela signifie ?
Or, si l’on s’en tient au statistiques du Vatican, les catholiques latins sont aujourd’hui 1 299 000 000 de fidèles**. L’on pourrait estimer qu’un quart d’entre eux constituent en puissance le peuple Summorum Pontificum.
Même si l’on ne retenait qu’une fraction de ce chiffre en le réduisant à 10 % nous aurions sur la planète au minimum 130 millions de catholiques qui attendraient de manière plus ou moins expresse qu’on leur donne une liturgie « comme avant » ou, s’ils sont mieux informés, que leurs pasteurs appliquent le motu proprio proclamé par Benoit XVI le 7 juillet 2007.
Q – Mais ne croyez–vous pas que cet attrait ne concerne que les fidèles de la vielle Europe ?
Mais votre interrogation est aussi la nôtre : c’est pour cela que nous venons de commanditer un sondage en Corée, l’admirable Corée catholique, dont nous publierons bientôt les résultats. Je peux déjà vous dire qu’ils sont aussi bons que ceux entrepris en Europe ou au Brésil. Ce qui nous permet d’affirmer clairement que notre approximation mondiale n’est pas infondée et qu’il serait erroné de ne vouloir l’appliquer qu’à la vielle Europe. C’est le monde entier qui attend un renouveau liturgique !
Q – Avez–vous l’intention de poursuivre vos sondages ?
Il y a aussi les pays où la situation économique rend difficile la réalisation de sondage. Je pense notamment à la plupart des pays d’Afrique. Aussi avons–nous le projet de réaliser des voyages missionnaires vers les pays où la messe traditionnelle n’est pas encore présente, mais où nous avons l’intuition que des « silencieux » attendent.
Q – Ces voyages missionnaires sont–ils pour vous encore un projet ou une prochaine réalité ?
CM – Nous avons déjà entrepris plusieurs voyages de ce type, que nous présenterons dans de futures lettres. Je vais vous donner un exemple. En janvier 2018, nous avons réalisé une mission d’exploration en Angola, un pays où aujourd’hui n’est pas célébrée la messe traditionnelle (n’est plus célébrée plutôt , car elle l’était jadis). Je peux vous dire que nous avons trouvé dans ce pays de nombreux fidèles et des prêtres qui aspirent à cette célébration. Nous avons découvert que la Fraternité Saint–Pie X avait l’intention de s’y installer prochainement… Bien évidement nous aiderons ces Angolais à pouvoir bénéficier de la messe traditionnelle et nous espérons que ce pays fera partie dans notre Bilan 2019 des pays où est célébrée la messe extraordinaire.
Q – En Conclusion ?
Plus concrètement encore, les fidèles qui aspirent à la liturgie traditionnelle ou qui lui sont attachés sont certainement plus de 100 millions sur la planète. J’exagère ? Croyez-moi : les lunes conciliaires sont de plus en plus vieilles, et l’on pourrait bientôt voir dans l’Eglise des « retours » étonnants. En tout cas, vous verrez que dans les dix ans à venir la messe traditionnelle sera célébrée dans tous les pays qui possèdent une communauté catholique latine. Par conséquent, la question immédiate qui se pose n’est donc pas celle de savoir combien sont les fidèles « silencieux » de par le monde, mais comment nous allons, nous tous, prêtres et laïcs, parvenir à aider ces prêtres et laïcs, nos frères, qui se disposent à en vivre pour leur plus grand bien spirituel et doctrinal et la plus grande Gloire de Dieu.
* Voir notre lettre 677 MESSAINLATINO AUX ORIGINES D'UNE PRISE DE CONSCIENCE TRADITIONNELLE EN ITALIE
** Annuaire statistique de l’Eglise 2016 , Libreria Editrice Vaticana , 2018 – Voir la pages 17 à 19.